Château Lynch Bages

HISTOIRE

Du Cru de Lynch à Lynch-Bages

Sur la terre de « Batges », aux portes de Pauillac, Lynch-Bages a connu une histoire symbolique de celle du Médoc.

Thomas Lynch et le « Cru de Lynch »

Bien que le terroir de Bages soit visible sur les archives depuis le XVIe siècle, sa grande histoire viticole commence au XVIIIe siècle. De 1749 à 1824, il est la propriété de Thomas Lynch, fils du citoyen de Galway (Irlande) John Lynch, établi à Bordeaux comme négociant. Thomas Lynch gère la terre avec sagesse et produit d’excellents vins, alors connus sous le nom de « Cru de Lynch » et bientôt classés parmi les cinquièmes crus du prestigieux Classement de 1855 pour l’Exposition universelle de Paris.

« Lou Janou », le montagnol

Plus tard, Jean « Lou Janou » Cazes, un « montagnol » comme on appelait les paysans des hautes vallées austères de l’Ariège, était venu s’installer dans le Médoc pour gagner sa vie à coups de pioche. Dans les années 1930, le général Félix de Vial, descendant des négociants Cayrou, donne le vignoble en fermage à Jean-Charles Cazes, fils de « Lou Janou » et lui-même fermier du Château Ormes de Pez à Saint-Estèphe. Celui-ci achètera les deux propriétés à la veille de la seconde guerre mondiale. Depuis lors, Lynch-Bages est dirigé par la famille Cazes.

Le vieux cuvier, témoignage du passé

Le vieux cuvier de Lynch-Bages représente un témoignage unique en Médoc des équipements vinicoles anciens. Son plancher à claire-voie, progrès considérable à l’époque de son invention vers 1850 par Skawinski, présentait déjà tous les avantages de la conception gravitaire des cuviers modernes.

Un travail rude et remarquable d’ouvriers vignerons

En ce temps, les douils de raisin, apportés sur une charrette tirée par des chevaux, étaient hissés à l’étage par une grue puis vidés dans un conquet de bois monté sur roues et chemin de fer. Dans le moût du conquet pataugeaient un ou deux ouvriers afin que le jus s’écoule des orifices du conquet vers les cuves de part et d’autre. Charge ensuite à l’ensemble corde-poulie-baillot et pas moins de 6 ouvriers d’évacuer les peaux de raisin de la cuve de fermentation.

Un travail rude et relativement dangereux d’ouvriers vignerons remarquables, dont le dernier, l’emblématique Xavier Tibur, finit sa carrière à Lynch-Bages en 1975. Le vieux cuvier de Lynch-Bages se visite et constitue un véritable voyage dans le temps.

TERROIR

Lynch-Bages, en appellation Pauillac

Au cœur du Médoc et en bordure d’estuaire, Pauillac (Gironde, France) est le sol de prédilection des Grands Crus Classés depuis 1855. C’est ici que s’étend, sur 100 hectares, le vignoble de Lynch-Bages.

Climat modéré, géologie homogène et topographie aux croupes bien dessinées au sud et sud-ouest de la ville donnent aux sols de Lynch-Bages chaleur et drainage naturel vers le fleuve, offrant à la vigne la juste alimentation en eau. Enracinement profond, croissance modérée et finesse des fruits caractérisent un terroir qualitatif.

Le fin cabernet sauvignon a trouvé son royaume

Cabernet sauvignon et petit verdotmerlot dans certaines parcelles en bordure de rivière et au sud du chenal du Gaët ou cabernet franc. L’analyse des sols du vignoble de Lynch-Bages a permis de définir un encépagement optimal. Les plus anciennes vignes atteignent 60 ans, pour une moyenne de 30 ans.

La renommée de l’appellation Pauillac

Avec trois des quatre premiers Grands Crus Classés du Médoc, la renommée de l’appellation Pauillac n’est parfois surpassée que par ses célèbres grands châteaux. Riches, denses et profonds, les vins de Pauillac développent avec le temps des bouquets et saveurs d’une grande délicatesse. Pour une palette aromatique aussi étendue qu’est fin le « grain » de leur tanin.

« S’il fallait classer les communes du bordelais, Pauillac viendrait à coup sûr en tête. Les Pauillacs associent fruit frais et souple, chêne, sécheresse, subtilité et corpulence, une pointe de cèdre et de tabac, un soupçon de douceur et, par dessus tout, de la vigueur. Bien des amateurs vous diront qu’ils sont la quintessence de leur vin préféré. »
Hugh Johnson – Atlas Mondial du Vin

L’Exposition universelle classe et consacre les vins de la rive gauche

En 1855, Napoléon III demande aux courtiers et négociants rattachés à la Chambre de Commerce de Bordeaux d’en établir une classification pour les honorer lors de l’Exposition universelle de Paris. Depuis, cette liste de référence constitue autant une hiérarchie des domaines viticoles qu’un hommage à l’histoire de la région et une référence commerciale. Le légendaire label « Grand Cru Classé en 1855 » est unique au monde.